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10 septembre 2020 4 10 /09 /septembre /2020 15:58

ENGLISH TEXT AFTER THE FRENCH VERSION OF THE FUNERAL TRIBUTE

Camarades et amies/is, vous trouverez ci-dessous l'homage funèbre à la camarade Marie-José MOUMBARIS, née SMOOTHY, récipiendaire de la Médaille de la Campagne de Sabotage (Sabotage Campaign Medal) par le Président de la République sud-africaine de l’époque, Jacob Zuma.  Ce texte a été écrit et lu à la cérémonie funèbre par son compagnon de vie et de combat, le camarade Alex Moumbaris, héro de la Résistance du peuple sud-africain, aujourd'hui éditeur des Éditions Démocrite.

«Honneur à son nom, Honneur à sa mémoire!  Hamba Kahle, camarade Marie-José, une des plus éminentes représentantes française de la lutte contre le régime d'Apartheid».

Vive l'internationalisme prolétarien!

Antonio Artuso - Reconstruction communiste Canada - Pour un front uni contre le fascisme et la guerre - pueblo@sympatico.ca

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Hommage funèbre – Marie-José MOUMBARIS, née SMOOTHY

née le 5 juillet  1949 – décédée le 3 septembre 2020

Je vous remercie pour votre présence, témoignage d’amitié et de camaraderie envers Marie-José, mais aussi pour votre souhait de réconforter notre famille.

Marie-José était ma compagne, ma camarade, ma joie de vivre, affection et tendresse. Son départ a laissé un immense vide, impossible à compenser. Ce n’est pas seulement elle qui nous a quitté, mais aussi tous les espoirs, projets et surtout le quotidien.

Même les objets dans la maison, qui avaient un sens avec elle, ne l’ont plus lorsqu’on ne les partage pas.

Oui Marie-José avait une grande place, très grande place dans ma vie et la vie de Chloé, et son absence est une immense déchirure.

Je l’ai rencontre lors d’un voyage organisé, quand je lui ai marché sur son pied dans le bus qui nous amenait au village de vacances de Kalogria.

Elle gagnait sa vie comme comptable dans une petite entreprise et vivait avec ses parents.

Cela étant dit, assez succinctement, Marie-José était aussi ma valeureuse camarade dans les diverses luttes où nous nous sommes engagés. Concernant l’Afrique du Sud, son engagement en tant que membre de Umkhonto we Sizwe la branche militaire du Parti communiste sud-africain et de l’ANC, a fait qu’elle a été arrêtée, emprisonnée, interrogée. Mais elle a tenu bon jusqu’au bout. Ce n’était qu’une étape de sa lutte qu’elle a continué ici en France. D’un côté elle a participé à la lutte d’information anti-apartheid et de l’autre en mobilisant, ensemble avec diverses organisations et personnalités, pour me faire, ainsi que tous les autres prisonniers politiques sudafricains, sortir de prison.

Cette période où le fait d’être communiste n’était pas toujours un atout, ni un avantage dans ses relations, était pleine de pièges pour une jeune maman de 22 ans. Elle a persévéré. Sept ans plus tard, en m’évadant avec deux autres camarades, Steven Lee et Tim Jenkin, j’ai pu la rejoindre et partager sa lutte. Pendant ces sept ans elle avait passé des moments très difficiles politiquement, financièrement et dans la famille même.

Quand en 1994 le régime sud-africain fut remplacé par nos camarades du mouvement de libération, la situation a changé pour nous aussi.

Entre autres, la même année nous avons commencé à éditer les dossiers du BIP, où elle me corrigeait, faisait la comptabilité, critiquait les articles…. cela a duré jusqu’au n° 221 des dossiers du BIP, c'est-à-dire jusqu’à jeudi dernier.

En 1996 Lorsque nous, accompagnés de Chloé, étions allées en Afrique du Sud. Nous avions été reçus à deux repas officiels par l’African Naitonal Congréss, auquel ont participé aussi des membres du Gouvernement, l’un a Cap et l’autre à Johannesburg.

En 2012 Marie-José a été récompensée de la Médaille de la Campagne de Sabotage (Sabotage Campaign Medal) par le Président de la République sud-africaine de l’époque, Jacob Zuma.

Marie-José était née à Clichy la Garenne le 5 juillet 1949, dans une famille ouvrière nombreuse, son grand-père maternel immigré tchécoslovaque, s’appelait Kasals, était ouvrier chez Renault, à île Séguin. Son arrière-grand-père paternel, britannique, venu en France pour la Première Guerre mondiale, portait le nom de Smoothy, d’où vient le nom de Marie José.

Son père, Claude Smoothy travaillait chez Usinor à Noisy le Sec et décéda à 55 ans d’un cancer induit en toute probabilité par les conditions de travail. Sa mère Raymonde Smoothy était devenue à la fin de sa carrière inspectrice au Crédit Lyonnais. Elle est morte il y a un peu plus d’un an. Son frère Olivier Smoothy, est avec nous.

Marie-José ma compagne, ma camarade par sa dévotion, sa vie et ses luttes mérite reconnaissance.

Un documentaire où elle a contribué par un entretien est en cours de production. Il sera disponible très prochainement et sera peut-être dédié à Marie-José et à tous les militants des «Recrues de Londres «London Recruits» qui nous ont quittés depuis.

Les «London Recruits» étaient les militants recrutés à Londres et envoyés en missions secrètes en Afrique du Sud. C’était à Londres que nous vivions, et nous avons été recrutés par Ronnie Kasrils, qui entre 194 et 2008 a tenu plusieurs postes ministériels. Il a joué un rôle très important dans la lutte.

Pour conclure c’est avec fierté que je me réfère à Marie-José, comme ma camarade, ma compagne et ma femme.

Elle a été aussi une des plus éminentes représentantes françaises de la lutte contre le régime d’Apartheid.

Honneur à son nom, Honneur à sa mémoire.

Hamba Kahle Camarade Marie-José

Alexandre MOUMBARIS

Argentan, Normandie le 8 septembre 2020

 

Funeral tribute - Marie-José MOUMBARIS, née SMOOTHY

born on the 5 of July 1949 – died on the 3 September 2020

I thank you for your presence, a testimony of friendship and comradeship towards Marie-José, but also for your wish to comfort our family.

Marie-José was my companion, my comrade, my joy of life, affection, and tenderness. Her departure left a huge void, impossible to compensate. It was not only her who left us, but also all the hopes, projects, and especially our everyday life.

Even the objects in the house, that had meaning with her, don't have one anymore when not shared.

Yes Marie-José had a big place, a very big place in my life and her daughter Chloe's life, and her absence is a huge tear-apart. I met in a flight on the way to a holiday camp in Greece. I first encounter was when I stepped on her foot in the bus that took us to Kalogria.

She worked as a bookkeeper, but was much more drawn to art.

Quite succinctly, Marie-José was also my valiant comrade in the various struggles in which we engaged. Regarding South Africa, her involvement as a member of Umkhonto we Sizwe, the military wing of the South African Communist Party and the ANC, has resulted in her being arrested, imprisoned, and interrogated. But she held on until the end. It was just one step in her struggle that she continued here in France. On the one hand she participated in the anti-apartheid information struggle and on the other by mobilizing, together with various organizations and personalities, to get me and all the other South African prisoners released.

This period, when being a communist was not always an asset, nor an advantage in her relationships, was full of pitfalls for a 22-year-old mother. She persevered. Seven years later, by escaping with two other comrades, Steven Lee and Tim Jenkin, I was able to join her and share her struggle. During those seven years she had spent exceedingly difficult times politically, financially and in the family itself.

When in 1994 the South African regime was replaced by our comrades in the liberation movement, the situation changed for us too.

Among other things, the same year we started to publish a magazine les Dossiers du BIP, where she corrected me, kept the accounts, criticized the articles…. this lasted until n° 221 of the Dossiers du BIP, that is to say until last Thursday.

In 1996 she and I (accompanied by my daughter Chloé) were honoured, at two official meals by the ANC and members of the South African Government, in Cape Town and Johannesburg.

In 2012 she was awarded the Sabotage Campaign Medal by the then President of the Republic of South Africa, Jacob Zuma.

Marie-José was born in Clichy-la-Garenne, a Paris suburban municipality, on July 5, 1949, into a large working class family. Her maternal grandfather, immigrant from Czechoslovakia, was named Kasals, was a worker at Renault, on Île Séguin. Her paternal great-grandfather was British, he came to France for World War I, and bore the name Smoothy, the surname of Marie José.

Her father, Claude Smoothy, worked at Usinor, metallurgical factory, in Noisy-le-Sec, not far from Paris. He died at the age of 55 from cancer, in all probability induced by working conditions. At the end of her career, her mother Raymonde Smoothy, had become inspector at Crédit Lyonnais. She died a year and a half ago on the 3rd of September 2019. His brother Olivier Smoothy is with us.

Marie-José my companion, my comrade, by her devotion, her life and her struggle deserves recognition.

A documentary where she contributed an interview will shortly come out. It appears that it will be dedicated to Marie-José and all the activists of the “London Recruits” who have since departed.

The “London Recruits” were militants recruited in London and sent on secret missions to South Africa. It was in London that we lived, and we were recruited by Ronnie Kasrils, who later served as Minister, with various portfolios, from 1994 to 2008. He played a particularly important role in the struggle. Heart-warming letters of condolence have been pouring-in, from comrades, friends, most of which I have known but others, surprisingly, were unknown to me. There was also a moving article in the Morning Star, London. We thank them all.

To conclude, it is with pride that I refer to Marie-José, as my comrade, my partner and my wife.

She was also one of the foremost French representatives in the fight against the apartheid regime.

Honour to her name, Honour to her memory.

Hamba Kahle Comrade Marie-José

Alexander MOUMBARIS

Argentan, Normandy, 8th of September 2020

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