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10 décembre 2017 7 10 /12 /décembre /2017 06:03

DEUXIÈME DE TROIS PARTIES

Analyse du septième congrès de l'Internationale Communiste contre ses déformations de droite et de gauche

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FERÑENT

« Union libre des peuples libres d’Afrique. Solidarité internationaliste des travailleurs »

Numéro spécial - Avril 2017

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CONTINUATION DE L'ARTICLE 2 :

    Et Dimitrov de nous donner la définition scientifique du fascisme : « C'est la dictature terroriste ouverte des éléments les plus chauvins et les plus impérialistes du capital financier. Ce n'est pas seulement du nationalisme bourgeois, c'est le chauvinisme bestial. C'est un système gouvernemental de banditisme, un système de provocation et de torture pratiqué contre la classe ouvrière et les éléments révolutionnaires de la paysannerie, de la petite bourgeoisie et de l'intelligentsia. C'est une barbarie médiévale d'une brutalité sans précédent dans l'histoire. C'est une agression sans limite à l'égard des autres nations et des autres pays ». « L'ascension du fascisme au pouvoir n'est pas la simple succession d'un gouvernement bourgeois par un autre. C'est la substitution d'une forme étatique de domination de la bourgeoisie, la démocratie bourgeoisie, par une autre forme, la dictature terroriste » (idem).

    Au moment de cette définition, qui s'inspirait du XIIIème plénum du Comité Exécutif de l'IC et du programme du VIème congrès, plusieurs aspects du fascisme, notamment allemand ne s'étaient pas encore manifestés. Aussi J.V.Staline ajoute plus tard que « le parti d'Hitler est le parti de la réaction médiévale et des pogroms ». « Qui sont nos ennemis, qui sont ces fascistes, demande-t-il ? Qu'est-ce que l’expérience de la guerre nous apprend à leur sujet ?(...) les fascistes allemands ne sont pas des nationalistes mais des impérialistes qui s'emparent d'autres pays pour les saigner afin d'enrichir les banquiers et les ploutocrates allemands 'en introduisant le servage et le système féodal'. « En fait, les fascistes allemands sont des barons féodaux réactionnaires et l'armée allemande est dominée par ces barons féodaux qui saignent les peuples pour enrichir les barons allemands et restaurer le règne des seigneurs féodaux. Voilà ce que nous enseigne l'expérience de la guerre... les fascistes allemands sont les ennemis de la culture européenne et l'armée allemande...a pour objectif de détruire la culture européenne et d'imposer la 'culture' esclavagiste des banquiers et barons allemands... tel est le vrai visage de notre ennemi tel que révélé par la guerre ». Dans sa guerre contre l'URSS, le fascisme « s'assigne pour but de rétablir le pouvoir des grands propriétaires fonciers, de restaurer le tsarisme, d'anéantir la culture et l'indépendance nationale des Russes, Ukrainiens, Biélorusses, Lituaniens, Lettons, Estoniens, Ouzbeks, Tatars, Moldaves, Géorgiens, Arméniens, Azerbaïdjanais et autres peuples libres d'Union Soviétique; de les germaniser, d'en faire les esclaves des princes et barons allemands ». Le programme mondial de la coalition italo-germanique se résume ainsi : « la haine raciale, la domination des nations 'élues'; la subordination des autres nations et la prise de possession de leurs territoires; l'esclavage économique des nations dominées et le pillage de leur richesse nationale; la destruction des libertés démocratiques; l'institution à l’échelle mondiale du régime Hitlérien » (J.V.Staline, la grande guerre patriotique).

    Devant une telle situation et un tel programme, le choix tactique qui s'imposait au prolétariat mondial et à son avant-garde, l'Internationale Communiste a été formulé, au VIIème congrès, comme suit : « Aujourd'hui, dans nombre de pays capitalistes, les masses travailleuses ont à choisir concrètement, sur l'heure, non pas entre la dictature du prolétariat et la démocratie bourgeoisie, mais entre la démocratie bourgeoise et le fascisme » ( Dimitrov- rapport au VIIème congrès). C'était justement cette perception correcte du réel qui était à la base des changements tactiques réalisés par le VIIème congrès.

    Mais l'initiative d'un tel changement de tactique vient de l'expérience concrète même de la lutte contre le fascisme, des leçons tirées dans la pratique par les masses opprimées de la défaite du prolétariat allemand en 1932-1933 et de la bataille exceptionnellement militante que livra Dimitrov au procès de Leipzig devant les tribunaux nazis qui préfigure et vit, dans un certain sens, se former un front uni. Et surtout le 6 Février 1934, après le XIIIème plénum du Comité Exécutif de l'IC de 1933 et après le XVIIème congrès du PCBUS de Janvier 1934, les fascistes tentèrent un coup d'état en France. Des centaines de milliers d'ouvriers, y compris des ouvriers sociaux-démocrates, répondirent à l'appel à la résistance en refusant d'écouter leurs chefs réformistes. C'est là que débuta de fait le front unique qui aboutit à la grève générale quelques jours plus tard.

    Manouilski parle de « ces journées de février qui représentèrent un point tournant dans l'histoire du mouvement de la classe ouvrière en Europe; au cours de ces journées, on assista à la transition entre l'offensive du fascisme et la contre-attaque du prolétariat. (...) elles marquèrent le passage des ouvriers socialistes et réformistes sur des positions de lutte de classe (...) l'unité d'action a permis au prolétariat français de repousser la première offensive du fascisme en France, de liquider le gouvernement Doumergue... qui préparait la dictature fasciste et d'affaiblir l'attaque du capital contre le niveau de vie des masses. La création d'un front uni combattant a permis de stimuler un puissant mouvement en faveur de l'unité d'action syndicale qui a conduit à l'unification... des deux fédérations nationales en une seule fédération unifiée. Ce front unique constituait la base d'un front populaire dans la lutte contre l'offensive du capital, contre la fascisme et la guerre, un front populaire qui deviendra un point de ralliement pour les forces anti-fascistes pour les autres couches et classes de la population. L’expérience du prolétariat français enrichit l’expérience de l'ensemble du mouvement ouvrier mondial, en montrant que la promptitude et la rapidité à organiser la résistance au fascisme (contrairement à ce qui s'est passé en Autriche et en Espagne) a épargné à la classe ouvrière des sacrifices inutiles et l'amertume de la défaite. Finalement le mouvement du front unique en France a mis à l'ordre du jour la question de l'unité de l'ensemble du mouvement ouvrier international. Aujourd'hui, la social-démocratie ne peut éviter la question du front unique qu'exigent des millions d'ouvriers à travers le monde » ( Manouilski, les résultats du VIIème congrès de l'IC, 17/12/1935).

    Il est fondamental de bien comprendre que cette contre-attaque du prolétariat français était le produit de l'influence qu'a eue la défaite du prolétariat allemand. Le changement de ligne tactique opéré par le VIIème Congrès résultait des besoins objectifs ressentis par la classe ouvrière des pays Européens et Soviétique dans la résistance au fascisme.

    Le communisme est, contrairement à pas mal d'idées reçues, enraciné dans les luttes des masses. Le front uni et le front populaire sont les fruits, non des résolutions 'subjectives' du Comintern, mais de la résistance spontanée massive de la classe ouvrière luttant contre la menace du fascisme. De même, les Soviets ne sont pas une création des Bolcheviks, mais sont des organes d'états spontanés des masses.

    Les changements survenus dans la tactique ne se limitèrent pas seulement au Comintern. Ils se sont étendus aussi à la politique extérieure de l'URSS. Ce changement est connu sous le nom de politique de 'sécurité collective'. Il s’agissait, en réaction à la victoire des fascistes et à leur programme de conquêtes territoriales en Europe même et de guerre d'agression contre l'URSS, de réaliser des alliances défensives de 'sécurité collective' avec des États impérialistes non agresseurs qui n'avaient pas, à ce moment, d’intérêt dans une guerre de repartage du monde.

    L'URSS a utilisé la diplomatie d’État pour lutter en faveur de la paix et pour retarder le déclenchement de la guerre contre elle par les fascistes. La position adoptée par l'URSS était d’œuvrer à vaincre le fascisme avec le soutien du prolétariat international, des différentes couches de travailleurs et de certains autres pays non fascistes. C'est d'ailleurs cette tactique de front uni et de front populaire qui finalement, malgré la 'trahison-capitulation', en fait la duplicité intéressée des impérialistes Franco-Britanniques, de l'accord de Munich avec Hitler, triompha en 1941 par la constitution du front mondial antifasciste.

    LUTTE POUR LA PAIX OU 'GUERRE REVOLUTIONNAIRE' ET LE SOCIALISME

    Lénine a ainsi polémiqué en son temps contre « les communistes de gauche », dont Trotski, qui prétendaient qu'il « faut dans l’intérêt de la révolution internationale consentir à la perte du pouvoir des Soviets... Pourquoi les intérêts de la révolution internationale interdisent toute paix, quelle qu'elle soit, avec les impérialistes ? (...) Il est évident que cette opinion conduit à nier l'utilité des pourparlers de Brest-Litovsk, à refuser la paix, 'même' si la Pologne, la Lettonie et la Courlande devaient nous être restituées. Il saute aux yeux que ce genre de vues (...) sont erronées. Si l'on adoptait ce point de vue, une république socialiste ne pourrait conclure aucun accord économique et ne pourrait pas exister à moins de s'envoler dans la lune » (Chose étrange et monstrueuse).

    Les Bolcheviks ont pris le pouvoir sur la base d'une plate – forme pour la paix. Leur mot d'ordre était : « Paix, terre et pain ». Mais il y avait dans le parti ceux qui refusaient toute lutte pour préserver le pouvoir Soviétique au nom de la poursuite de la guerre afin de 'révolutionner toute l'Europe'. Les attaques trotskistes des années 30 et 40 sont, en règle générale, les mêmes attaques des « communistes de gauche » contre Lénine lui-même en 1918. Les origines de la politique extérieure de l'URSS avant, pendant et à la fin de la guerre mondiale antifasciste sont à chercher dans cette période-là.

    Les trotskistes, les 'gauchistes infantiles', comme les nommait Lénine, dénoncent le VIIème congrès de l'IC et la politique extérieure de l'URSS des années 35-40 et 45 comme du 'nationalisme'. En fait, toute politique ayant pour but de préserver l’État socialiste est du 'nationalisme bourgeois'. Et cela parce que supposément la préservation du socialisme est une 'trahison de leur guerre révolutionnaire'. Voilà la position absurde, antiscientifique des critiques gauchistes de tous temps et de tous lieux.

    Mais Lénine a été le premier défenseur de la préservation de l’État Soviétique quand il déclarait que « lorsque j'ai dit dans une réunion du parti que la phrase révolutionnaire sur la guerre révolutionnaire pourrait causer la perte de notre révolution, on m'a reproché de me montrer acerbe dans la polémique. Mais il est des moments qui obligent de poser les questions de front et d'appeler les choses par leur nom sous peine de causer un préjudice irréparable au parti et à la révolution ». « La phrase révolutionnaire est le plus souvent un mal dont souffrent les partis révolutionnaires dans les moments où ceux-ci réalisent de près ou de loin la liaison, la réunion, l'interpénétration d'éléments prolétariens et petits bourgeois et où le cours des événements révolutionnaires connaît de brusques et importants revirements. La phrase révolutionnaire, c'est la répétition de mots d'ordres révolutionnaires sans égards aux circonstances, au changement marqué par les derniers événements en date, à la situation du moment. Des mots d'ordre excellents qui entraînent et enivrent, mais sont dépourvus de base solide, telle est l'essence de la phrase révolutionnaire » ( Sur la phrase révolutionnaire, contre le dogmatisme et le sectarisme, éditions sociales).

    Lénine répondait aux 'gauchistes' que « quiconque voudra réfléchir un peu, ou tout au moins, se remémorer l'histoire du mouvement révolutionnaire en Russie, verra aisément que seule une résistance RATIONNELLE à la réaction peut servir la révolution. Nous connaissons, par l'expérience d'un demi-siècle de mouvement révolutionnaire en Russie, une foule d'exemples d'une résistance inopportune à la réaction. Nous, Marxistes, avons toujours été fiers de savoir déterminer, en tenant un compte rigoureux des forces des masses et des rapports entre les classes, si telle ou telle forme de lutte était opportune ou non. Nous avons dit : l'insurrection n'est pas toujours opportune, faute de certaines prémisses à réaliser parmi les masses, elle tourne à l'aventure. Nous avons très souvent condamné comme inopportunes et nuisibles, du point de vue de la révolution, les formes les plus héroïques de résistance individuelle. Instruits par une amère expérience, nous avons rejeté en 1907 comme inopportune le refus de participer à la IIIème Douma etc... » (idem).

    En 1918, la bourgeoisie russe voulait continuer la guerre tenant en cela les engagements impérialistes du Tsar renversé. Les 'communistes de gauche' voulaient eux aussi continuer la guerre même si eux, bien sûr, l'affublaient du mot 'révolutionnaire'.

    En 1935-40, les impérialistes non fascistes voulaient diriger l'agression nazie contre l'URSS, ce qui les amena à saboter tous les efforts du gouvernement Soviétique pour constituer un front d' Etats anti-fascistes et pour la paix. Un des moments symboles de ce torpillage systématique a été le fameux 'accord de Munich' en septembre 1938 entre Hitler, Chamberlain, Mussolini et Daladier qui, non seulement, sacrifia la Tchécoslovaquie aux ambitions sans fin d'Hitler, mais était conçu comme un marchandage ouvrant la voie à une agression militaire Hitlérienne contre l'URSS.

    J.V. Staline, le 10 mars 1939, a démasqué cette tactique des impérialistes ainsi : « Les États agresseurs font la guerre en lésant de toutes les façons les intérêts des États non agresseurs et en premier lieu, ceux de l'Angleterre, de la France, des États-Unis, qui eux, reculent et se replient en faisant aux agresseurs concessions sur concessions. Ainsi nous assistons à un partage déclaré du monde et des zones d'influence aux dépens des intérêts des États non agresseurs, sans aucune tentative de résistance, et même avec une certaine complaisance de leur part. Cela est incroyable, mais c'est un fait. (...) Comment ait-il pu se faire que des États non agresseurs disposant d'immenses possibilités, aient renoncé avec cette facilité et sans résistance à leurs positions et à leurs engagements pour plaire aux agresseurs ? ( ...) Le principal motif, c'est que la majorité des pays non agresseurs, et en premier lieu l'Angleterre et la France, ont renoncé à la politique de sécurité collective, à la politique de résistance collective aux agresseurs... sont passés sur les positions de la non intervention, de la 'neutralité'. (...) La politique de non intervention trahit la volonté, le désir de ne pas gêner les agresseurs dans leur noire besogne, de ne pas empêcher, par exemple, le Japon de s’empêtrer dans une guerre avec la Chine et mieux encore avec l'Union Soviétique; de ne pas empêcher, par exemple l'Allemagne de s'enliser dans les affaires européennes, de s’empêtrer dans une guerre avec l'Union Soviétique; de laisser les pays belligérants s'enliser profondément dans le bourbier de la guerre; de les encourager sous-main; de les laisser s'affaiblir et s'épuiser mutuellement, et puis quand ils seront suffisamment affaiblis, d'entrer en scène avec des forces fraîches, d'intervenir naturellement 'dans les intérêts de la paix', et de dicter ses conditions aux pays belligérants affaiblis » (J.V. Staline, Œuvres tome XIV, rapport au XVIIème congrès).

    C'était cela, le sens véritable de la politique 'd'apaisement' des États impérialistes non agresseurs. C'est partant de cette analyse du double jeu des Etats impérialistes non fascistes que l'URSS fut obligée de conclure le 'pacte de non-agression' tant décrié par les historiens et médias bourgeois.

    J.V.Staline a ainsi mis à nu la duplicité perfide et immorale des impérialistes non agresseurs d'alors : « Fait encore plus caractéristique : certains politiques et représentants de la presse d'Europe et des États–Unis ayant perdu toute patience à attendre la 'campagne contre l'Ukraine Soviétique' commencent eux-mêmes à dévoiler les dessous véritables de la politique de non intervention. Ils parlent ouvertement et écrivent noir sur blanc que les Allemands les ont cruellement 'déçus'; car, au lieu de pousser plus loin vers l'Est, contre l'Union Soviétique; ils se sont tournés, voyez-vous, vers l'Ouest et réclament des colonies. On pourrait penser qu'on a livré aux Allemands les régions de la Tchécoslovaquie pour les payer de l'engagement qu'ils avaient pris de commencer la guerre contre l'Union Soviétique; que les Allemands refusent maintenant de payer la traite, et envoient promener les souscripteurs. Je suis loin de vouloir moraliser sur la politique de non-intervention, de parler de trahison, de félonie etc... Il serait puéril de faire la morale à des gens qui ne reconnaissent pas la morale humaine » (Rapport au XVIIIème congrès).

    Les impérialistes ont crié et vociféré contre le 'pacte de non-agression' parce que justement cela contrecarrait leurs plans d'une guerre allemande contre l'URSS et eux, attendraient 'tranquillement' le moment d'entrer en scène pour imposer leur diktat.

    Les impérialistes Franco-Britannique et US ont tout fait pour pousser Hitler dans cette voie. Les Trotskistes et les 'ultra- gauches' eux-aussi crient, en écho, à la 'trahison du pacte Ribbentrop-Molotov'. Certains vont même jusqu'à dénoncer l'URSS de n'avoir pas déclenché contre les nazis et la coalition fasciste mondiale 'leur guerre révolutionnaire'. C'était justement cela le but et le rêve des impérialistes.

    Pour avoir lutté et évité de tomber dans ce piège-là, l'URSS est qualifiée de 'nationaliste', de 'social-patriote' et autre sobriquet bourgeois. Selon cette conception petite bourgeoise, apparemment la révolution mondiale exclut le droit à un État socialiste de défendre sa patrie, de lutter pour se préserver d'une attaque militaire des impérialistes, de lutter pour la paix ! Est-il besoin de se demander quelle classe tire profit d'une telle ligne ? « Car, comme le dit Lénine, jusqu'à ce qu'éclate la révolution socialiste mondiale, jusqu'à ce qu'elle embrase plusieurs pays et qu'elle soit suffisamment puissante pour vaincre l'impérialisme international, il est du DEVOIR des (communistes) qui se sont emparés du pouvoir dans un seul pays (particulièrement dans un pays arriéré) de ne pas accepter l'affrontement, d'attendre que les conflits entre les impérialistes les affaiblissent encore davantage et rapprochent l'heure de la révolution dans les autres pays. Il est de notre DEVOIR d'évaluer le rapport de forces et ne pas venir en aide aux impérialistes en leur rendant plus facile la lutte contre le socialisme, alors que le socialisme est encore faible, et que les chances de victoire ne sont manifestement pas du côté du socialisme » (Lettre aux ouvriers américains).

    Ce n'est pas la direction de l'URSS et de l'IC qui discutent ici de tactiques à appliquer dans les années 35-40 et en 45. Mais bel et bien Lénine lui-même, car telle a été la politique Soviétique et de l'IC dans ces années de lutte à mort contre le fascisme mondial en promouvant et en défendant les différents pactes tant de 'sécurité collective' avec les Etats non fascistes dès 1935 et de 'non-agression' avec l'Allemagne et le Japon fascistes. L'URSS et l'IC suivaient en cela les enseignements du matérialisme dialectique léniniste.

    C'est toujours Lénine qui apprenait à ses disciples et élèves bolcheviks que « les rapaces de l'impérialisme anglo-français et américain nous 'accusent d'entente' avec l'impérialisme allemand. O hypocrites ! O gredins qui calomnient le gouvernement ouvrier tout en tremblant devant la sympathie que les ouvriers de 'leurs' pays manifestent pour nous!(...) Ils font mine de ne pas comprendre la différence qui existe entre une entente des 'communistes' avec la bourgeoisie (nationale ou étrangère) contre la bourgeoisie d'une autre couleur nationale, POUR LA SAUVEGARDE des ouvriers qui ont triomphé de leur bourgeoisie, afin de permettre au prolétariat de tirer parti de l'antagonisme qui divise les différents groupements de la bourgeoisie. Et les requins de l'impérialisme anglo-français et américain auront beau écumer de rage, nous calomnier, dépenser des millions pour soudoyer les journaux social-patriotes ... je n'hésiterai pas un instant à conclure une 'entente' de ce genre avec les rapaces de l'impérialisme allemand si une attaque des troupes anglo-françaises contre la Russie nous y oblige. Et je sais parfaitement qu'une telle tactique recevra l'approbation du prolétariat conscient de Russie, d'Allemagne, de France, de Grande Bretagne, d'Amérique... De telles tactiques faciliteront les tâches de la révolution socialiste, affaibliront la bourgeoisie internationale, et renforceront la position de la classe ouvrière qui triomphe de la bourgeoisie » ( Lettre aux ouvriers américains).

    Qui peut nier que ces tactiques auront, à la veille de la guerre, déjoué la tactique impérialiste de canalisation de l'agression nazie vers l'Est, vers l'URSS ? Qui peut nier que l'obsession maladive du mensonge bourgeois identifiant comme 'totalitarisme' les soi-disant 'jumeaux Hitler = Staline ou nazisme = communisme' ne sont que l'expression de la haine de classe contre les succès et la victoire du communisme contre ce produit inhérent au capitalisme qu'est le fascisme ?

    LE SOCIALISME DANS UN SEUL PAYS OU LE PROLETARIAT A UNE PATRIE

    Les accusations de 'nationalisme' à l'égard de l'URSS et du parti Bolchevik et de 'trahison de la révolution mondiale' par les bourgeois, les petits bourgeois, les anarchistes et les trotskistes n'ont pas été proférées pour la première fois dans les années du bras de fer avec les fascistes.

    C'est une méthode trotskiste et de ses émules droitiers et 'gauchistes' de condamner l'essence d'une politique tout en camouflant les origines véritables de celle-ci. Par exemple Trotski a prétendu n'avoir jamais entendu parler du 'socialisme dans un seul pays' avant 1925 après la mort de Lénine. Alors que Trotski dans son opposition au traité de Brest-Litovsk au nom de sa 'guerre révolutionnaire pour la révolution mondiale' taxait déjà Lénine et les Bolcheviks de 'nationalistes'.

    Ainsi les 'ultra-gauches', les semi-trotskistes ont toujours, devant les différentes situations qui ont jalonné les luttes de la classe ouvrière et des peuples opprimés, vociféré que l'URSS devait 'stimuler' et 'étendre' la révolution. Certains tentent même d'expliquer la contre-révolution en cours actuellement en URSS par une opposition insurmontable entre le 'rattrapage' du capitalisme par le socialisme et 'l'extension' du socialisme de la périphérie vers le centre du capitalisme. En fait, fondamentalement, il n'y a rien de vraiment nouveau dans cette opposition entre 'rattrapage' et 'extension'. C'est une reformulation consciente ou inconsciente de la 'vieille' opposition entre le 'socialisme dans un seul ou groupe de pays' et sa prétendue 'impossibilité' de surcroît dans un pays ou des pays arriérés, donc à la périphérie du centre du capitalisme.

    En 1915, Trotski disait contre Lénine que « la seule argumentation historique plus en moins concrète mise de l'avant contre le slogan des Etats-Unis d'Europe fut formulée dans le social-démocrate Suisse dans la phrase suivante : 'L'inégalité du développement économique et politique est une loi absolue du capitalisme'. De cela, le social–démocrate a tiré la conclusion que la victoire du socialisme est possible dans un seul pays, et que par conséquent, il n'était pas nécessaire de créer les États-Unis d'Europe et d'en faire la condition de la dictature du prolétariat dans chaque pays pris séparément. (...) cette inégalité est elle-même inégale (...) sans attendre les autres, on commence et continue notre lutte sur notre sol national tout en étant assuré que notre initiative va donner un élan aux luttes dans les autres pays; mais si cela ne se produit pas, il serait insensé(...) de croire que la Russie révolutionnaire tiendra le coup devant l'Europe conservatrice ou que l'Allemagne socialiste pourra rester isolée du monde capitaliste. Admettre cette perspective d'une révolution sociale à l'intérieur des frontières nationales, c'est tomber dans le nationalisme étroit qui constitue l'essence du social-patriotisme » (cité par Staline).

    C’était là, la réponse de Trotski à Lénine qui avait dit que « comme mot d'ordre indépendant, celui des États-Unis du monde ne serait guère juste, d'abord parce qu'il se confond avec le socialisme; en second lieu, parce qu’il pourrait conduire à des conclusions erronées sur l'impossibilité de la victoire du socialisme dans un seul pays et sur l'attitude du pays en question envers les autres. L'inégalité du développement économique et politique est une loi absolue du capitalisme. Il s'ensuit que la victoire du socialisme est possible au début dans un petit nombre de pays capitalistes ou même dans un seul pays capitaliste pris à part » (cité par Staline).

    La question qu'il faut soulever ici, c'est l'opposition que voient les 'ultra-gauches' entre les tâches 'nationales' et les tâches internationales parce que, selon eux, l'on ne peut en aucune façon réaliser le 'socialisme dans un seul pays'. Cela les conduit à donner un écho de 'gauche' à la propagande anti-communiste et anti-soviétique de la bourgeoisie internationale.

    C'est la question que soulevait J.V. Staline quand il répondait aux trotskistes : « Le parti soutient que les tâches 'nationales' et internationales du prolétariat de l'URSS se fusionnent en une seule tâche générale, celle de l'émancipation des prolétaires de tous les pays du capitalisme, que les intérêts de l'édification du socialisme dans notre pays se fusionnent complètement avec les intérêts du mouvement révolutionnaire de tous les pays en un seul intérêt général, celui de la victoire de la révolution socialiste dans tous les pays ». « Qu'adviendrait-il si les prolétaires de tous les pays n’apportaient pas leur soutien à la république des Soviets ? Les puissances impérialistes interviendraient et la république des Soviets serait écrasée. Qu'adviendra-t-il, si le capital parvenait à écraser la république des Soviets? On verrait s'installer une ère de la plus noire réaction dans tous les pays capitalistes et coloniaux, la classe ouvrière et les peuples opprimés seraient saisis à la gorge, les positions du communisme international seraient perdues. Qu'adviendra-t-il, si s’accroît et s'intensifie le soutien dont bénéficie la république des Soviets auprès des prolétaires de tous les pays? Cela facilitera grandement l'édification du socialisme en URSS. Qu'adviendra-il si les réalisations de l'édification du socialisme en URSS vont en s’accroissant ? Cela améliorera grandement la position révolutionnaire des prolétaires de tous les pays dans leur lutte contre le capital, minera la position du capital international dans sa lutte contre le prolétariat et améliorera grandement les chances de victoire du prolétariat mondial. Il s'ensuit donc que les intérêts et les tâches du prolétariat de l'URSS sont indissolublement liés aux intérêts et aux tâches du mouvement révolutionnaire de tous les pays et, inversement, que les intérêts et les tâches des prolétaires révolutionnaires de tous les pays sont indissolublement liés aux tâches et aux accomplissements des prolétaires de l'URSS dans le domaine de l'édification socialiste. Il s'ensuit que c'est une profonde erreur politique que d'opposer les tâches 'nationales' des prolétaires d'un pays aux tâches internationales. Il s'ensuit que ceux qui, comme nos ‘oppositionnistes’ le font parfois, qualifient de signe 'd'isolationnisme national' ou 'd'esprit national étroit' le zèle et la ferveur déployés par les prolétaires de l'URSS dans la lutte sur le front de la construction socialiste, ont perdu la tête ou sont retombés en enfance. Il s'ensuit que l'affirmation de l'unité et de l'indivisibilité des intérêts et des tâches des prolétaires de tous les pays est la voie la plus sûre vers la victoire du mouvement révolutionnaire des prolétaires de tous les pays. C'est précisément pour cette raison que la victoire de la révolution prolétarienne dans un pays n'est pas une fin en soi, mais un moyen et un soutien pour le développement et la victoire de la révolution dans tous les pays. Il s'ensuit que l'édification du socialisme en URSS entraîne le développement de la cause commune des prolétaires de tous les pays, qu'elle signifie le développement de la victoire sur le capital non seulement en URSS, mais dans tous les pays capitalistes parce que la révolution en URSS est partie intégrante de la révolution mondiale. Elle est son début et la base de son développement » ( J.V. Staline-Sur l'opposition).

VOIR LA CONTINUATION DANS LA TROISÈME PARTIE

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