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24 novembre 2013 7 24 /11 /novembre /2013 22:48

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Extraits et critique de «Notre avenir au Canada : le socialisme! - Programme du Parti communiste du Canada et du Parti communiste du Québec» - 33e Congrès - Toronto - Fév. 2001

  

Antonio Artuso - Reconstruction communiste Canada - 24-11-2013

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Voici quelques extraits du texte «Notre avenir au Canada : le socialisme! - Programme du Parti communiste du Canada et du Parti communiste du Québec», adopté au 33e Congrès de ce parti révisionniste, tenu en février 2001 à Toronto.

 

Le programme du Parti "communiste" du Canada et du Parti "communiste" du Québec (section du P"C"C) se trouve dans le site Internet suivant : http://pcq-textes.blogspot.ca/2009/04/notre-avenir-au-canada-le-socialisme.html

 

Je reproduirai ci-dessous plusieurs extraits de ce programme et comparerai les positions de ce parti révisionniste avec celles de Marx et d'Engels, de Lénine et de Staline.

 

«Reconstruction communiste Canada» (RCC) prépare un projet de programme révolutionnaire prolétarien, un programme marxiste-léniniste, en se basant sur la critique du programme de Gotha et plusieurs autres textes relatif à la question du programme communiste.  Le but de «RCC» est de contribuer à l'unité (1) théorique-idéologique; (2) politique-programmatique; et (3) organisationnel des marxistes-léninistes du Canada.

 

Le Parti communiste du Canada a été, de sa fondation (1922) à son virage révisionniste (1943), un parti marxiste-exemplaire.

 

Dans notre «Index chronologique résumé sur le Mouvement communiste international», j'ai écrit :

 

1922 - Fondation du Parti communiste du Canada

 

Le Parti communiste du Canada, de sa naissance, en 1922, à son virage révisionniste, en 1943, a été un parti communiste exemplaire :

 

-appui des futurs membres du Parti à la République des Soviets, attaquée par 14 puissances impérialistes (dont le Canada, l'Angleterre, les États-Unis, la France, etc. (Mouvement Hands Off Russia;

 

-diffusion du marxisme-léninisme;

 

-organisation des fermiers, des chômeurs, syndicalisation des usines;

 

-lutte contre l'oppression et la répression des travailleurs et du peuple par l'État des capitalistes canadiens;

 

-sur le plan international, dénonciation du fascisme italien (au pourvoir en 1922) et allemand (au pouvoir en 1933);

 

-1935 - Front uni contre le fascisme et la guerre - 7e Congrès de l'Internationale communiste;

 

-1936-1938 - organisation et appui au Bataillon McKenzie-Papineau (1 300 communistes et antifascistes canadiens qui sont allés combattre dans les Brigades internationales durant la guerre civile d'Espagne (1936-1938);

 

-lutte contre les politiques anti-ouvrières et anti-démocratiques de l'État de la bourgeoisie canadienne;

 

1941-1945 - La participation du Parti communiste du Canada à l'effort de guerre contre les puissances fascistes (Allemagne nazie, Italie et Japon fascistes) - Un grand nombre de communistes s'engagent dans les forces armées canadiennes, certains comme soldats et officier pour combattre en Europe.

 

-etc.

 

1935 - Le front uni contre le fascisme et la guerre - 7e Congrès de l'Internationale communiste - Rapport de George Dimitrov

 

1943 - Conférence de Téhéran, prétexte utilisé par Earl Browder, dirigeant du PC étatsunien, pour réaliser un virage révisionniste : 

 

Jacques Duclos, dirigeant du PCF, sera le premier à dénoncer le révisionnisme du parti étatsunien.  Voici un extrait de sa dénonciation (Le texte en français a été traduit en anglais et retraduit en français par EN LUTTE! - Trouver le texte original en français) : «La conférence de servit de point de départ à Earl Browder pour développer sa conception favorable au changement en cours au sein du Parti communiste des États-Unis.  Cependant, tout en soulignant avec justesse l'importance de la conférence de Téhéran pour la victoire de la guerre contre l'Allemagne fasciste, Earl Browder tira, des décisions de la conférence, des conclusions erronées ne découlant nullement d'une analyse marxiste de la situation.  Earl Browder se fit le protagoniste d'une conception fausse des voies de l'évolution sociale en général et en premier lieu de l'évolution sociale des États-Unis.

 

Au Canada, Tim Buck, adopte les positions d'Earl Browder et convainc la direction du PC du Canada a suivre cette ligne révisionniste.  Fondation du POP (Parti ouvrier populaire), qui remplace le PC du Canada.

 

1943-1946 - Lutte du camarade Fergus McKean contre le révisionnisme d'Earl Browder et de Tim Buck - Six jours après la bombe atomique d'Hiroshima, McKean quitte le PC du Canada.

 

1946 - Fergus McKean écrit et publie le livre «Communisme versus opportunisme».  [Ce livre sera ré-imprimé en anglais par le Parti communiste du Canada marxiste-léniniste.  Il sera traduit et publié en français par EN LUTTE! en 1980.  En 2012, les camarades étatsunien ont publié une nouvelle édition de ce livre.  Ce livre se trouve, en anglais seulement, sur Internet] 

 

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Texte complet du chapitres 6 et 7 du programme de ces partis

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Chapitre 6

 

Pour un gouvernement populaire


Une alliance démocratique populaire, anti-monopoliste et anti-impérialiste aura comme objectif la restructuration démocratique de la société canadienne afin de donner la priorité aux intérêts de la majorité des gens et à briser la domination du capital financier sur tous les aspects de la vie. Elle essaiera de promouvoir les intérêts des travailleurs et des travailleuses par tous les moyens de lutte disponibles, en se basant sur les activités de masse extra-parlementaires et unitaires.

L’alliance luttera pour remporter des victoires électorales et pour parvenir à l’accession au pouvoir d’un gouvernement populaire déterminé à mettre en œuvre des mesures radicales pour démocratiser la société et transformer les rapports économiques en fonction des intérêts de la classe ouvrière et du peuple dans son ensemble.

Une telle percée sera difficile à réaliser étant donné les moyens sophistiqués dont dispose la classe dirigeante pour manipuler l’opinion publique, décourager le militantisme politique et influencer les résultats des élections bourgeoises. L’une des tâches cruciales de l’alliance consistera à défendre et à accroître la démocratie, et à empêcher les attaques du grand capital et des gouvernements contre le processus électoral.

Un gouvernement démocratique, anti-monopoliste, basé sur une majorité parlementaire et agissant de concert avec les mouvements extraparlementaires populaires, unis et militants, marquerait le début d’un changement qualitatif du rapport des forces de classe au sein de la société canadienne, et ouvrirait la porte à une transformation révolutionnaire vers le socialisme. Le peuple s’y impliquerait de façon vraiment importante.

Le gouvernement populaire s’engagerait à mettre en œuvre un programme d’action visant à servir le peuple et non à accroître les profits. Un tel programme s’élaborerait au cours des luttes sociales, économiques et politiques de la classe ouvrière et de ses alliés démocratiques et devrait être discuté largement et approuvé par toutes les forces de l’alliance.

Les communistes lutteront pour obtenir l’appui au programme de transformations politiques, économiques et sociales le plus avancé possible selon l’analyse de l’évolution de la situation. Le programme doit viser les objectifs suivants : (1) s’opposer et restreindre le pouvoir du capital financier (aussi bien étranger que local), et étendre la propriété publique aux secteurs clés de l’économie ; (2) redistribuer la richesse et élever les conditions de vie de la grande majorité du peuple ; et (3) introduire des réformes démocratiques radicales pour renforcer le contrôle et la gestion populaire de l’État canadien et des gouvernements à tous les niveaux.

Pour que les travailleurs et les travailleuses puissent exercer un contrôle démocratique et souverain de l’économie canadienne, il sera nécessaire de combattre et de briser la domination de celle-ci par le capital financier international. Les communistes proposent un programme populaire visant à réduire le pouvoir des monopoles par des réformes fiscales radicales, qui augmenteraient considérablement les impôts sur les revenus des grandes entreprises et sur les revenus personnels importants, par l’établissement de contrôles sur les investissements, sur les échanges et les activités spéculatives, par l’expansion des droits de la classe ouvrière en matière de réglementations concernant les lieux de travail, la gestion et les investissements. Le programme populaire comprendrait également l’arrêt de la politique de privatisations et le passage à une politique de nationalisation et de mise sous contrôle démocratique populaire des monopoles existant dans les secteurs vitaux de l’économie, particulièrement dans le secteur financier (banques et institutions financières), dans le secteur de l’énergie et des ressources naturelles (extraction, production, etc.), et dans le secteur des transports et des communications. Des mesures seraient également nécessaires pour obtenir le contrôle démocratique public du commerce extérieur et pour retirer le Canada de l’ALÉNA, de la ZLÉA, de l’OMC et des autres accords et blocs commerciaux injustes et favorables au grand capital.

La lutte pour la souveraineté économique, politique et culturelle a une importance cruciale au sein du programme populaire. Le contrôle de la souveraineté est vital pour assurer que la classe ouvrière et ses alliés puissent mener à bien le reste du programme de transformations sociales et progresser vers un Canada socialiste.

Les mesures visant à redistribuer la richesse et à élever le niveau et les conditions de vie de la grande majorité du peuple devront inclure, entre autres, les réformes suivantes :

1. une réduction importante de la journée et de la semaine de travail, sans réduction de salaire pour les salariés / ées ou de perte de service pour le public;
2. des hausses importantes du salaire minimum, des pensions et des autres avantages liés à l’emploi pour tous les travailleurs et les travailleuses à temps plein et à temps partiel ;
3. des programmes de création d’emplois de grande envergure pour donner du travail à des millions de sans emploi et de travailleurs et de travailleuses sous-employés, pour réduire le chômage de façon importante et pour que tous et toutes aient droit à des prestations de chômage pendant toute la durée de manque d’emploi ;
4. l’application de lois assurant l’entière équité salariale pour les travailleuses, l’adoption de droits complets liés à la reproduction humaine (congés de maternité, avortement,etc), la fourniture de soins universels et gratuits pour les enfants et d’autres services vitaux garantissant aux femmes un rôle entier et égal dans tous les aspects de la vie économique, politique et sociale ;
5. la fourniture de services complets, gratuits et universellement accessibles pour tous et toutes, incluant des services de soins de santé, d’enseignement secondaire et post-secondaire, des pensions, des logements et d’autres services de base garantissant de bonnes conditions de vie ; et
6. l’extension et la protection des droits de tous les travailleurs et travailleuses à la syndicalisation, à la négociation libre de conventions collectives et au droit de grève.

Le gouvernement populaire, avec l’appui actif et la mobilisation de la classe ouvrière et de ses alliés, introduirait également des réformes radicales pour renforcer le contrôle et la gestion par le peuple de l’État canadien et des gouvernements à tous les niveaux. La démocratisation de la vie politique et sociale permettrait à la classe ouvrière et au peuple l’exercice d’un plus grand pouvoir politique et une participation entière à la mise en œuvre du programme populaire.

Le gouvernement populaire instaurerait également une nouvelle politique étrangère, indépendante, basée sur la paix et le désarmement, et développerait des relations économiques, culturelles et diplomatiques avec tous les pays, basées sur la pleine égalité et sur le respect mutuel. Il retirerait le Canada de l’OTAN et du commandement intégré de NORAD (North American Air Defence / Défense aérienne du continent nord-américain), s’opposerait à tous les pactes militaires et aux actes d’agression, et œuvrerait à l’adoption de solutions politiques pacifiques pour résoudre les conflits régionaux et internationaux. Le Canada militerait pour l’établissement, entre tous les États, de rapports économiques équitables plutôt que basés sur l’exploitation, pour l’avancement des pays en voie de développement et pour la solidarité internationale envers les peuples du monde qui luttent pour l’indépendance, la paix et le progrès social. Le Canada s’efforcerait d’éliminer le contrôle impérialiste qu’exerce le Conseil de Sécurité des Nations Unies.

L’État canadien, particulièrement son appareil répressif constitué par l’armée, les forces policières, les tribunaux et le système carcéral, serait placé sous un contrôle et une supervision véritablement démocratique, et le Service canadien du renseignement et de la sécurité (SCRS), réactionnaire et anti-démocratique, serait éliminé. Une réorganisation aussi fondamentale contribuerait à empêcher l’utilisation par des forces de classe hostiles de cette partie de l’appareil d’État pour perturber et léser les intérêts de la classe ouvrière et du gouvernement populaire.

Pour démocratiser les lois et les structures électorales afin de garantir l’impartialité et la liberté des élections, des mesures telles que l’introduction de la représentation proportionnelle, le droit de suspendre des représentants élus et la fin de la monopolisation des médias par le grand capital seront également prises.

Le programme populaire devrait également inclure un appel pour que la Constitution canadienne soit réécrite par une Assemblée constituante puis soumise, en vue de son approbation, aux diverses composantes nationales du Canada. Les droits démocratiques, les droits sociaux et les droits de la personne seraient enchâssées dans la Loi fondamentale du pays. Une nouvelle Constitution devrait également garantir à toutes les nations du Canada des droits pleins et égaux et affirmer clairement le caractère volontaire de leur association. Des mesures permettant de réduire les inégalités nationales seront un facteur décisif pour forger l’unité de la classe ouvrière et de ses alliés à travers le pays.

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Bien que les mesures précédentes ne constitueraient pas le socialisme, la victoire d’un gouvernement populaire déterminé à exécuter un programme aussi audacieux représenterait un important pas en avant vers l’établissement d’un État socialiste.

Pour y arriver, un gouvernement populaire devra pouvoir compter sur la mobilisation générale et consciente de la classe ouvrière et de ses alliés extraparlementaires. Chaque fois que le gouvernement décrétera une réforme importante, mettra en œuvre une mesure démocratique, empiétera sur un pouvoir ou un privilège du Capital, la classe dirigeante et ses partenaires impérialistes internationaux accroîtront leur intransigeance et leur résistance par tous les moyens qu’ils auront à leur disposition. Mais leurs agissements soulèveront en même temps les masses et déclencheront des actions de classe en appui au gouvernement populaire.

Ce sera une période d’intensification de la lutte de classe sur tous les fronts : politique, économique et idéologique.

L’exécution adéquate du programme populaire et son rythme de mise en œuvre dépendront du degré d’unité et de militantisme de la classe ouvrière et de son avant-garde révolutionnaire, ainsi que de la stabilité de l’unité de l’alliance démocratique populaire et anti-monopoliste dans son ensemble. Les conditions nationales et internationales qui régneront alors auront également une influence sur le rythme des transformations sociales.

Tout au long de ce processus, la classe ouvrière et les forces populaires se mobiliseront pour appuyer et exécuter le programme du gouvernement populaire à l’occasion des campagnes électorales, des luttes dans les lieux de travail, des manifestations de rue et d’autres activités. La classe dirigeante menacée essaiera en même temps d’ébranler la confiance des forces populaires, leur unité et leur capacité de mettre en œuvre le programme populaire.

Pour préserver ses privilèges de classe et rétablir sa domination, la classe capitaliste tendra à recourir au chantage économique et au sabotage, à la subversion au sein des secteurs de l’appareil d’État qu’elle sera encore en mesure d’influencer et de contrôler, à la violence politique et au terrorisme et même à la rébellion ouverte et à l’intervention étrangère. Le gouvernement populaire, jouissant du plein appui de la classe ouvrière, sera pleinement justifié d’utiliser tous les moyens à sa disposition pour se protéger contre de telles attaques anti-démocratiques et illégales.

La classe ouvrière, agissant de concert avec ses alliés, par l’intermédiaire de son gouvernement élu, mais aussi plus directement dans les lieux de production (usines et bureaux) et dans les communautés, étendra et approfondira graduellement le contenu du programme populaire. Des réformes plus radicales seront appliquées, réduisant le pouvoir du Capital par des mesures progressistes telles que la nationalisation d’entreprises ou le contrôle des investissements et des devises.

Les conditions révolutionnaires augmenteront dans la mesure où la classe ouvrière et ses forces politiques auront acquis plus d’expérience et de confiance, et où les changements sociaux et économiques modifieront le rapport de forces de classe en présence au sein même de la société. L’option socialiste défendue par le Parti communiste gagnera un appui plus généralisé.

La transformation révolutionnaire vers le socialisme consistera dans le transfert absolu du pouvoir de la classe capitaliste à la classe ouvrière et à ses alliés. Ce processus subira l’influence des conditions et des événements nationaux et internationaux. Le rythme et les caractéristiques de cette transformation dépendront du degré d’unité et de détermination de la classe ouvrière et de ses alliés les plus proches aux moments décisifs, et de la capacité des forces progressistes et révolutionnaires de s’opposer et d’empêcher les activités contre-révolutionnaires entreprises en violation de la démocratie et du respect de la loi.

Chapitre 7
La construction du socialisme

Pour que le peuple canadien exerce réellement son pouvoir sur la vie collective du pays, il doit contrôler l’économie du Canada. La démocratie exige, par conséquent, l’instauration du socialisme, c’est-à-dire la propriété collective des machines, des matières premières et des autres moyens de production servant à maintenir et à améliorer la vie.

Le socialisme dans notre pays se développera selon les orientations établies par la classe ouvrière et par ses alliés. Il aura des caractéristiques uniques et reflètera l’histoire, le niveau actuel de développement et les traditions sociales, riches et diversifiées du Canada. Le socialisme suivra son propre rythme et aura son propre contenu, basé sur un développement économique planifié, équilibré et proportionné au travers d’un contrôle public des moyens de production. Il n’existe ni modèle universel du socialisme ni calendrier de développement pré-établi à suivre en cette matière.

Mais le socialisme ne sera pas réinventé à partir de zéro. Il faudra tenir compte des importantes leçons positives et négatives tirées des expériences de construction du socialisme réalisées dans un grand nombre de pays au cours du précédent siècle. Les leçons jugées appropriées devront être appliquées avec créativité à la construction du socialisme au Canada.

Malgré les reculs survenus dans le processus révolutionnaire, nous nous trouvons dans la période historique de transition du capitalisme au socialisme au niveau mondial, processus dans lequel la classe ouvrière joue un rôle central et croissant dans l’accomplissement des transformations démocratiques, progressistes et révolutionnaires.

L’expérience soviétique

Il est particulièrement important de faire le bilan des expériences de développement du socialisme en Union soviétique, premier État ouvrier au monde, et d’en tirer quelques leçons pour comprendre les causes du renversement du socialisme et de la restauration du capitalisme après plus de soixante-dix années. Un tel bilan exige une réflexion et des discussions des plus approfondies pour deux raisons. La première est que la compréhension des importantes réalisations du peuple soviétique et des causes externes et internes de son grave échec pourra nous aider à édifier le socialisme en évitant la répétition des mêmes erreurs. La seconde raison est que l’effondrement du socialisme en Union soviétique sert d’arme idéologique puissante au capitalisme monopoliste pour convaincre les travailleurs, les travailleurs et les progressistes que le socialisme ne fonctionne pas. En niant le fait que le socialisme est l’option révolutionnaire capable de remplacer le capitalisme, le grand capital essaie de décourager le peuple travailleur, d’affaiblir ses luttes de classe et de l’amener à s’accommoder de l’ordre capitaliste dominant.

Nous rejetons l’opinion bourgeoise selon laquelle le socialisme est voué à l’échec et qu’il constitue une piètre et impraticable solution de remplacement au capitalisme. Le socialisme a été affaibli et finalement écrasé en URSS (et dans les autres pays autrefois socialistes) en raison d’une combinaison complexe de circonstances et de contradictions internes et externes étroitement reliées entre elles et qui devait ultimement entraîner la défaite du socialisme et la victoire temporaire de la contre-révolution.

La victoire, en octobre 1917, de la révolution socialiste russe constitua une véritable aube nouvelle pour le développement social de l’humanité. Pour la première fois dans l’histoire, des travailleurs et des travailleuses édifiaient une nouvelle société exempte d’exploitation et d’oppression. L’Union soviétique réalisa un grand nombre de réussites sociales en éliminant le chômage, l’analphabétisme, la famine, le problème des sans abris et le profond sentiment d’aliénation qu’avait les gens ordinaires. En Union soviétique, le socialisme transforma un pays économiquement et culturellement “arriéré” en une des principales puissances mondiales et réalisa d’importants progrès culturels et scientifiques.

Ces réalisations furent d’autant plus remarquables que les pressions de l’impérialisme contre l’URSS furent incessantes tout au long de son histoire. À deux reprises, dans le cadre de leurs efforts implacables pour écraser le socialisme, des puissances impérialistes lancèrent des invasions militaires directes (le Canada a participé à la première d’entre elles). Ces puissances appliquèrent de dures sanctions économiques et déclenchèrent une course aux armements nucléaires extrêmement coûteuse et dangereuse afin de saigner l’URSS, tout en poursuivant une guerre idéologique et de propagande prolongée et en ayant ouvertement recours à des actes de sabotage et des activités subversives.

Sur le plan international, l’Union soviétique joua un rôle décisif dans la défaite du fascisme européen au cours de la Deuxième Guerre mondiale, défendit la cause de la décolonisation, appuya les mouvements de libération dans tout le tiers monde et fournit une aide vitale aux États nés des suites de la décolonisation. Sa politique de paix contribua à restreindre, sans toutefois y mettre fin, la tendance de l’impérialisme à procéder à des agressions militaires.

Le socialisme fut également profitable pour la classe ouvrière des pays capitalistes avancés parce qu’il augmenta considérablement les pressions exercées sur les classes dominantes pour que celles-ci accordent d’importantes concessions aux masses laborieuses sous différentes formes : droits des travailleurs, semaine de quarante heures, assurance-chômage, droits de la femme, soins de santé, éducation publique et pensions.

Les causes internes de la crise et de la défaite du socialisme en Union soviétique ne découlent pas de la nature du socialisme. Elles ont plutôt comme source une déformation, allant jusqu’à un rejet pur et simple de la théorie et de la pratique socialistes. Ces déviations étaient en partie dues aux conditions extrêmement difficiles dans lesquelles le socialisme était en train de se bâtir.

La Russie pré-révolutionnaire était en expansion, mais sa croissance était chaotique et son économie sous-développée. Sa population était majoritairement paysanne et sa classe ouvrière relativement petite. La pauvreté et l’analphabétisme sévissaient. La Première Guerre mondiale et la guerre civile qui s’en suivit, avaient aggravé la situation de la jeune république soviétique. De plus, en raison de l’hostilité acharnée de l’impérialisme (entre autres celui de l’Allemagne nazie, qui envahit l’URSS en 1941), il fallait réaliser la modernisation de l’industrie à un rythme effréné.

Compte tenu de ces conditions objectives adverses, le gouvernement soviétique avait dû accélérer la transformation socialiste de la vie économique et sociale en sautant plusieurs étapes de transition nécessaires à la construction du socialisme. N’aurait été de ces pressions, l’Union soviétique auraient sans doute pu adopter un développement plus équilibré. Une des graves erreurs alors commises fut de priver les syndicats soviétiques de leur rôle d’organisme indépendant d’autodéfense des travailleurs et des travailleuses.

Dans ces conditions, le Parti communiste de l’Union soviétique fut obligée d’assumer le rôle dirigeant de la classe ouvrière dans sa totalité. La classe ouvrière soviétique avait été considérablement malmenée et décimée par deux guerres terriblement destructrices menées en sol soviétique. Pour remplacer les cadres morts au combat et combler les postes administratifs nouveaux, des travailleurs sans expérience furent recrutés à la campagne. Cela explique en partie, mais ne justifie pas, la manière selon laquelle les fonctions du Parti avaient, de façon croissante, été fusionnées avec les fonctions de l’État, particulièrement au sein de l’appareil administratif-bureaucratique, qui avait dû se développer pour centraliser et contrôler étroitement les ressources rares et épuisées du pays. Ces difficiles conditions ne justifient pas, non plus, les graves violations de la légalité socialiste, les purges et les crimes commis contre des personnes innocentes.

La planification centrale de l’économie permit pendant plusieurs décennies de réaliser d’importants succès économique. Ce n’est pas la planification, en tant que telle, qui a empêché les autorités des pays socialistes de remporter la révolution scientifique et technologique mais bien les attitudes rigides et étouffantes ainsi qu’une multitude d’autres déformations des principes d’édification du socialisme, combinées aux pressions impérialistes externes.

Avec le temps, l’URSS et les autres pays socialistes développèrent un dangereux retard sur les pays capitalistes développés quant au taux de productivité du travail et quant au niveau de vie matérielle et cela eut, en définitive, des conséquences déstabilisatrices.

Le Parti, lui-même, s’était intégré davantage à l’administration de l’État. Le rôle des Soviets, qui étaient des conseils populaires de direction, élus par la population, était devenu formel. Les méthodes de direction populaires authentiques, ouvertes à la critique, avaient été remplacées par du bureaucratisme et de l’autoritarisme. Avec le temps, les liens politiques entre le Parti et la classe ouvrière, et le peuple dans son ensemble, furent affaiblis d’autant. La démocratie interne au Parti s’était également détériorée, favorisant du même coup le développement du carriérisme et de l’opportunisme au sein du Parti.

De grands progrès furent réalisés en matière de condition féminine en URSS, particulièrement au travail. Mais certains obstacles sexistes, qui faisaient obstacles à l’émancipation de la femme , furent néanmoins tolérés au lieu d’être combattus.

Tous ces éléments négatifs, qui reflétait une dégénérescence du rôle central de la démocratie dans l’édification d’un État ouvrier, eurent comme conséquence de freiner l’épanouissement du rôle politique dirigeant de la classe ouvrière et de ses alliés dans la transformation et la construction d’une nouvelle société socialiste. Les atteintes à la démocratie et à la légalité socialistes furent un facteur crucial dans la diminution de la participation du peuple dans les affaires du gouvernement et de l’État ce qui eut pour conséquence le retour d’un certain degré de cynisme et d’aliénation sociale.

Une ossification dogmatique avait aussi affecté le travail théorique, sapant toujours davantage le dynamisme du Parti et empêchant l’analyse exacte des conditions et des problèmes concrets de l’édification du socialisme. Cela conduisit à de graves erreurs théoriques : évaluation erronée de la situation internationale, sous-estimation de la capacité de régénération du capitalisme, proclamation hâtive de l’irréversibilité des progrès socialistes, confiance exagérée dans l’équilibre des forces militaires entre le socialisme et le capitalisme. Cela provoqua également d’autres erreurs, accompagnées d’un manque de compréhension face à une série de problèmes. Ainsi, on décréta que la question nationale avait été complètement réglée et que le socialisme avait tout simplement éliminé la nécessité de se préoccuper de l’écologie. La mise au ban des débats publics et des discussions au sein du Parti autour de ces questions entraîna à son tour d’autres effets négatifs, autant sur le plan des politiques intérieures qu’extérieures des pays socialistes. La conséquence la plus grave de la stagnation de la théorie marxiste-léniniste se refléta sur le Parti lui-même, ainsi que sur sa capacité à identifier et à combattre la montée de l’idéologie bourgeoise, réformiste et ouvertement contre-révolutionnaire, autant en son sein qu’en dehors de ses rangs.

Ce sont ces facteurs négatifs, internes et externes, qui permirent aux forces opportunistes et contre-révolutionnaires existant au sein du Parti de prendre le dessus et, finalement, de causer l’effondrement de l’Union soviétique et des autres États socialistes d’Europe. Depuis l’effondrement du socialisme dans ces pays, la classe ouvrière de ces pays fait face à des privatisations massives, au vol de la propriété sociale, à un chômage massif, à la pauvreté, à la détérioration de l’éducation, des soins de santé et des autres droits sociaux, et à l’augmentation du crime organisé, de la corruption et de la haine ethnique et raciale.

La construction du socialisme et de l’État socialiste au Canada

Le socialisme au Canada sera construit dans des conditions différentes de celles de l’ex-Union soviétique et des autres pays qui ont lutté pour édifier une société socialiste : il sera bâti sur des bases économiques et techniques hautement développées, avec une classe ouvrière hautement formée et éduquée, avec une infrastructure développée, avec des ressources naturelles abondanteset une variété d’industries secondaires et tertiaires. Ces conditions, combinées aux leçons tirées des expériences socialistes antérieures positives et négatives, faciliteront la lutte pour l’édification du socialisme au Canada.

L’édification du socialisme exigera l’établissement d’un État de type nouveau, socialiste, et dirigé par la classe ouvrière et ses alliés. Un État socialiste est essentiel pour planifier et organiser la production et la distribution, pour briser le pouvoir de la classe capitaliste, approfondir et étendre la démocratie de façon à orienter le pouvoir créatif de la classe ouvrière vers l’édification d’une société nouvelle et socialiste, et ainsi empêcher la restauration contre-révolutionnaire du capitalisme.

Nombreux sont les faits historiques qui prouvent que les forces réactionnaires capitalistes ne céderont pas de leur gré leur pouvoir et leurs privilèges. Ils essaieront de freiner le processus démocratique. Le danger de violence capitaliste contre l’État socialiste et contre la volonté exprimée par la majorité du peuple est inévitable : il ne doit pas être sous-estimé, car les conséquences seraient extrêmement graves. La classe ouvrière et ses alliés, après avoir instauré le pouvoir socialiste, seront justifiés d’utiliser le pouvoir et l’autorité de l’État pour protéger la volonté démocratique de la majorité contre la minorité, qui essaiera par tous les moyens de reprendre sa position dominante perdue. La nature des lois et des mesures décrétées pour protéger le pouvoir de la classe ouvrière dépendra du degré de résistance que les éléments capitalistes réactionnaires opposeront à l’ordre public socialiste.

Une transition pacifique vers le socialisme serait certes souhaitable. Mais cela dépendra d’abord du rapport de forces existant à ce moment, et pas seulement des désirs du peuple. Pour résister et mettre fin à la violence des capitalistes et de la réaction politique, il sera crucial de développer l’unité maximale et l’unicité des visées du peuple, la participation unie et la plus large possible des secteurs de la classe ouvrière à la lutte politique. Cela nécessitera également le développement d’une unité avec les petits producteurs (fermiers, pêcheurs et artisans) et les couches moyennes de la population. La classe ouvrière doit être prête à utiliser toutes les formes de lutte pour combattre la résistance inévitable du capital au progrès social.

Pour la première fois dans l’histoire du Canada, la majorité du peuple dirigera le pays et instaurera une véritable démocratie. La dictature du capital sur le travail, c’est-à-dire le gouvernement de la minorité sur la majorité, sera abolie et remplacée par la démocratie socialiste, qui fera en sorte que le pouvoir politique sera assumé par la classe ouvrière et par ses alliés. Pour la première fois, ce seront les intérêts du peuple qui prévaudront dans notre vie économique, politique et culturelle.

Quelle que soit la forme qu’il assumera, l’État socialiste représentera, dans son essence de classe, le pouvoir de la classe ouvrière. Marx s’y référait en utilisant l’expression “dictature du prolétariat”. En termes pratiques, le pouvoir d’État sera exercé par la grande majorité de la population canadienne sur la minorité capitaliste d’autrefois.

La transformation socialiste

La vie politique de l’État socialiste sera profondément plus démocratique que tout ce qui aura été réalisable sous le capitalisme. Des millions de travailleurs et de travailleuses participeront aux affaires du pays.

Pour réaliser la plus large unité possible en vue de l’édification d’un Canada socialiste, notre parti propose une alliance, autour d’un programme commun, de tous les partis politiques et de toutes les organisations populaires qui reconnaissent la nécessité d’une transformation sociale révolutionnaire et le rôle dirigeant que doit jouer la classe ouvrière.

Bien qu’il soit impossible de connaître avec certitude la forme exacte que prendra un Canada socialiste, notre parti prévoit qu’un État socialiste aura les caractéristiques suivantes :

Notre parti propose la formation d’un gouvernement multi-partis comprenant les forces politiques qui sont d’accord avec la réalisation et la construction d’une société socialiste. Dans un tel gouvernement multi-partis, tous les partis voulant participer à la construction du socialisme pourront apporter leur contribution, et les partis d’opposition pourront également y apporter une contribution positive à condition de respecter les lois et la Constitution socialistes.

Quoique le capitalisme crée les conditions préalables au socialisme, ce dernier ne se développera pas spontanément et devra conséquemment être édifié au moyen d’une lutte prolongée du nouveau contre l’ancien. Dès son instauration, l’État ouvrier entreprendra d’organiser et de diriger, étape par étape, la transition du Canada vers le socialisme.

Il est difficile de prévoir quelles seront les étapes de ce processus historique et si ce dernier ne comprendra que des avancées et jamais de retraites. Le rythme d’édification du socialisme dépendra de la lutte de classe menée par la classe ouvrière et le peuple en général, de la volonté démocratique de ceux-ci, ainsi que du niveau de résistance qu’exerceront les classes réactionnaires. Le contexte international aura également un impact.

Le gouvernement socialiste devra remplacer l’ancien État capitaliste par un nouvel État socialiste. Afin de réorganiser l’économie et la société en général, il aura le devoir d’exécuter la Constitution et la législation de la République socialiste du Canada, de maintenir le pouvoir populaire, de protéger la propriété socialiste ainsi que les droits et la propriété personnelle des personnes.

La liberté de parole, de presse, d’association et d’assemblée sera garantie par la Constitution. La classe ouvrière et ses organisations auront les médias à leur disposition. Il y aura séparation entre les Églises et l’État , de même qu’entre les Églises et l’école. Les personnes auront le droit d’avoir, de pratiquer et de préconiser des opinions religieuses ou non-religieuses. Les droits civils fondamentaux, y compris l’interdiction d’arrestation et d’actions policières arbitraires, l’accès de tous les citoyens et citoyennes aux tribunaux, le droit à l’habeas corpus et au procès devant jury seront enchâssés dans la législation et dans la Constitution. Le pouvoir judiciaire défendra la Constitution et la législation de l’État socialiste et protégera les droits des personnes, y compris le droit à la vie privée.

Le gouvernement socialiste décrétera la propriété sociale des secteurs financier et industriel de l’économie, des terres, des ressources naturelles, des transports et des communications.

Le fonctionnement de l’économie exigera, pendant un certain temps, que de petites et de moyennes entreprises non-monopolistes continuent de fonctionner, sous une variété de formes de propriété et de production, dans le cadre d’un plan économique général selon les conditions établies par le gouvernement socialiste. En plus des entreprises d’État et des entreprises privée, il y aura des coopératives de producteurs et de consommateurs, et, si les conditions le permettent, des entreprises mixtes, c’est-à-dire à capitaux d’État et privés.

La propriété privée de biens personnels, y compris le droit de posséder une maison, un chalet, des économies, un fonds de pensions et des polices d’assurances, sera garantie. Le peuple décidera, à la lumière des circonstances, de toute compensation à verser aux grands capitalistes pour les propriétés qui leur auront été expropriées.

La planification socialiste de l’économie, l’utilisation des derniers progrès scientifiques et technologiques et le fait de compter sur les capacités créatrices des travailleurs et des travailleuses permettront de garantir le plein emploi et la fin des disparités régionales à travers le Canada. Les programmes sociaux seront graduellement étendus de façon à garantir davantage de biens et de services de consommation privée qui, pour le moment, doivent être achetés dans la société capitaliste. Le rôle du marché dans la société diminuera graduellement, par conséquent, pour être remplacé par une production pour l’usage. Les avantages découlant des nouvelles technologies et des taux de productivité plus élevés serviront à réduire la durée du travail et à alléger les tâches physiques, permettant aux travailleurs et aux travailleuses de consacrer plus de temps à des activités culturelles et à des loisirs épanouissants.

La production sera planifiée pour répondre aux besoins matériels et culturels grandissants de la population, tout en mettant fin et en renversant la tendance à la dégradation de l’environnement et aux ravages causés par le capitalisme. Les besoins des personnes et de l’environnement de la planète seront respectés. Des stratégies de développement seront choisies de façon à réduire le plus possible l’épuisement des ressources. La production peut être planifiée de façon à satisfaire les besoins de la population sans que l’on soit obligé de promouvoir pour autant la surconsommation, un phénomène étroitement lié à la recherche du profit et qui existe aujourd’hui en même temps que se développe sur une large échelle la pauvreté dans le monde. Une économie socialiste créera les conditions pour mettre en place des politiques permettant une utilisation prudente et efficace des ressources naturelles et une gestion planifiée de l’environnement. La vigilance restera néanmoins nécessaire.

En supprimant le lourd tribut extorqué par la classe des capitalistes sous la forme de profits, de loyers, d’intérêts et de spéculations parasitaires, et en éliminant le terrible gaspillage qu’entraînent la production militaire et les guerres, les crises économiques, la surproduction, l’obsolescence planifiée de marchandises vendues aux consommateurs, le chômage, la rivalité acharnée, la publicité compétitive, entre autres, l’État socialiste mettra à la disposition de la société d’immenses ressources actuellement gaspillées.

Sous le socialisme, la création de richesse sociale n’aura qu’un seul objectif : servir les intérêts du peuple en élevant le niveau de vie, en améliorant et en étendant les services sociaux et en libérant les forces culturelles pour l’instant étouffées par la domination du grand capital.

Sécurité, liberté et progrès humain

Une fois instauré, le socialisme garantira par la loi le droit à l’emploi pour tous et toutes. Les salaires seront payés selon la quantité et la qualité du travail réalisé et le niveau de compétence exigé.

Étant donné que l’industrie appartiendra aux masses laborieuses, la bourgeoisie disparaîtra en tant que classe. Les conditions seront ainsi créées pour mettre fin au conflit entre le travail et le capital. De nouveaux rapports sociaux, de nature socialiste, s’établiront, selon lesquels les intérêts des travailleurs et des travailleuses, des ingénieurs, des scientifiques et des administrateurs seront harmonisés.

De concert avec les activités de l’État populaire révolutionnaire, la démocratie comptera toujours davantage sur les réalisations des institutions populaires non gouvernementales. Sous le socialisme, non seulement les syndicats auront les droits dont ils ont besoin pour fonctionner dans une économie capitaliste, c’est-à-dire le libre droit de syndiquer, de négocier et de faire la grève, mais ils participeront également à la gestion de l’État et joueront un rôle actif dans la gestion du processus de production ainsi qu’au sein des organismes de planification sur les lieux de travail, au niveau régional, provincial et de tout le pays. Les droits des travailleurs et des travailleuses seront garantis par la Constitution. Les syndicats concluront des conventions collectives avec l’industrie socialiste; les salaires pourront ainsi être progressivement augmentés et il en sera de même pour la réduction dans la durée du temps de travail, ainsi que l’amélioration des conditions de travail. Ils auront le pouvoir, appuyés par les tribunaux, de faire respecter les lois sur la santé et la sécurité, d’administrer les mesures de sécurité sociale et de santé, ainsi que de superviser les mesures garantissant la sécurité mentale et physique des travailleurs et des travailleuses.

L’État garantira aux personnes, possédant des fermes, des concessions sur les terres qu’ils cultivent. Elles seront libérées du fardeau de la dette imposée par les monopoles financiers et industriels. Les coopératives de commercialisation faciliteront les échanges entre la ville et la campagne et les économies d’échelle. Les économies d’échelle sont des économies réalisées en profitant de l’avantage qu'il y a, toutes choses égales, à produire à grande échelle, en grandes quantités. Là où de telles économies sont possibles, grâce au regroupement de petites fermes en coopératives de production, l’État socialiste encouragera ce processus en offrant, entre autres choses, des prêts abordables.

L’État socialiste encouragera le développement des sciences et des technologies. Il mettra sur pied des programmes accessibles et complets en matière de sport amateur et d’exercices physiques. Il favorisera une culture démocratique populaire. L’État stimulera le processus de création et jettera les bases pour l’épanouissement des arts. La liberté d’expression artistique sera garanti par la Constitution.

Les conditions matérielles permettant de mettre totalement fin à l’oppression de la femme seront développées sous le socialisme. La société socialiste accordera à leur juste valeur toutes les contributions sociales et économiques de la femme de façon à assurer l’égalité des sexes en matière de travail payé et non payé, et à faire en sorte que l’égalité des sexes s’instaure dans tous les domaines de la vie. Le socialisme fera disparaître la pauvreté. La responsabilité des soins aux enfants, aux malades et aux personnes âgées ne doit pas retomber uniquement sur les femmes mais sur tous les adultes, et des services à l’enfance doivent être disponibles pour tous les travailleurs et toutes les travailleuses. L’égalité des sexes exige également des mesures de tolérance zéro face à toute forme de violence faite aux femmes. L’engagement ferme de développer la solidarité entre les hommes et les femmes est lié à la construction et au maintien d’un Canada socialiste. L’éradication de l’inégalité des sexes est cruciale pour en finir avec le capitalisme et parvenir à un stade supérieur de l’histoire de l’humanité.

Une société socialiste protégera les droits des enfants et des jeunes. Un système d’éducation public, pleinement démocratisé et gratuit à tous les niveaux, offrira à toute personne la possibilité d’étudier. Les droits de scolarité et le matériel scolaire seront gratuits, et les étudiants qui fréquenteront les institutions universitaires recevront des allocations. Des programmes de formation en entreprise seront disponibles pour les jeunes.

Le peuple sera libéré du grand fardeau de l’insécurité. Des services sociaux à tous les niveaux répondront aux besoins des enfants, des adultes et des personnes âgées. Dans un Canada socialiste, il n’y aura plus de sans abris, de personnes souffrant de faim ou manquant de soins de santé. La nouvelle législation familiale remplacera le concept patriarcal privilégiant le noyau familial hétérosexuel en reconnaissant différentes formes de famille et d’orientation sexuelle.

Le socialisme créera les conditions permettant de résoudre, de façon fondamentale et profondément démocratique, la question nationale. La Constitution du Canada socialiste, fermement basé sur le principe du droit des nations à disposer d’elles-mêmes, garantira l’union volontaire de nations libres et égales. Les droits des minorités nationales et des groupes ethniques, qui sont essentiels, seront garantis par la Constitution.

Un Canada socialiste devra corriger les injustices infligées aux peuples aborigènes au cours de l’histoire, tout en leur fournissant de l’aide dans tous les domaines leur permettant de mettre en œuvre leurs aspirations nationales. Les peuples aborigènes connaîtront l’égalité totale dans tous les aspects de la vie lorsque le racisme et la discrimination existant à leur égard soient éliminés. La propriété coopérative et publique permettra aux communautés aborigènes de mettre fin à l’exploitation de classe. L’aide économique et les autres formes d’assistance seront nécessaires pour que les peuples aborigènes puissent protéger et développer leur langue, leur culture et leurs valeurs. Les droits aborigènes seront expressément enchâssés dans la Constitution socialiste.

De façon générale, les droits collectifs seront protégés et améliorés de façon à garantir les droits individuels et fondamentaux de tous et toutes. Le droit à la participation dans les prises de décisions démocratiques devra particulièrement être protégé, ainsi que le droit à la dissension.

La Constitution déclarera que tous les pouvoirs émanent du peuple et sont exercés à tous les niveaux de gouvernements par ses représentants et ses représentantes élus-es. Le droit des électeurs et des électrices de révoquer les élus-es, le droit d’accès à l’information et le droit de présenter des pétitions et de critiquer le gouvernement ou n’importe quel organisme relevant de l’État, doivent prévaloir. Les masses populaires participeront à l’administration du Canada au sein d’organismes élus de gouvernement, des syndicats, des comités d’usines, des fermes, des organisations communautaires et professionnelles, d’une nouvelle manière, plus démocratique que jamais. Une armée du peuple et une milice populaire devront être constituées pour sauvegarder la loi et l’ordre socialistes et pour défendre le pays.

Les relations du Canada avec les autres pays seront régies selon les principes d’égalité, de paix, d’amitié, de diplomatie sans accords secrets, d’échanges culturels, scientifiques et commerciaux basés sur des conditions mutuellement profitables.

Il sera illégal de pratiquer ou de préconiser des mauvais traitements ou de la discrimination basés sur l’origine nationale, ethnique ou aborigène, sur le sexe, la couleur, un handicap, l’orientation sexuelle ou la religion.

Le socialisme créera de nouveaux rapports sociaux et économiques basés sur l’égalité. L’exploitation d’une classe de personnes par une autre sera abolie, ce qui constitue la condition essentielle pour l’édification d’une société nouvelle dans laquelle les droits de la personne seront garantis.

Le socialisme ne se limitera pas à changer radicalement les institutions fondamentales de la société. Avec le temps, le socialisme transformera aussi et entièrement la nature des relations quotidiennes des personnes entre elles. Il mettra en valeur la capacité des êtres humains d’utiliser leur intelligence pratique et d’offrir leur solidarité généreuse, comme ils l’ont toujours fait dans une certaine mesure, même dans les conditions les plus adverses. Le peuple gérera, toujours davantage et plus directement, ses affaires d’une façon collective. Comme l’affirme Marx, le travail deviendra “non seulement un moyen de vivre mais le principal besoin de la vie”. Sur le plan social, les personnes deviendront graduellement moins passives et moins compétitives, toujours plus critiques et plus coopératives.

Un peuple nouveau naîtra, libéré de l’intolérance et des préjugés, élevé dans un climat humain et fraternel. La communauté socialiste se caractérisera par son travail créatif, réalisé pour le bien de la société et de la personne. Elle jettera les bases de la société communiste, dont l’humanité rêve depuis des siècles : une société sans classe, basée sur l’abondance de la richesse matérielle et spirituelle, dans laquelle l’État dépérira et chaque personne contribuera selon ses capacités et recevra selon ses besoins.

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Comparaison des positions contenues dans ces deux chapitres  avec celles de Marx et d'Engels, de Lénine et de Staline :

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