La lutte ferme contre le révisionnisme et l'opportunisme est le premier pas urgent pour reconstruire le mouvement communiste international

Édouard Bernstein, Karl Kautsky, Earl Browder, Tito (Josip Broz), Nikita Khrouchtchev

La lutte ferme contre le révisionnisme et l'opportunisme est le premier pas urgent pour reconstruire le mouvement communiste international

Révisionnismes et opportunismes anciens et modernes

Quelques théories, leaders, mouvements et dates

[Texte en préparation]

Définitions : marxisme et révisionnisme :

Le mot « révisionnisme » désigne les idées, principes, théories ou courants de personnes, de mouvements ou d’organisations proposent une révision des thèses fondamentales de Marx et d’Engels et qui se disent marxistes ou qui, issus du mouvement socialiste, critiquent le marxisme au nom du socialisme et de la défense des intérêts des travailleurs et de la société en général.

On peut distinguer deux étapes dans l’histoire du révisionnisme :

-le révisionnisme ancien, opposé marxisme, avant la Révolution d’Octobre (Bernstein, Kautsky et les social-démocrates qui ont trahi les principes de la 2e Internationale);

-le révisionnisme moderne, opposé au marxisme-léninisme, après le triomphe du léninisme sur toutes les autres tendances dites marxistes (.

Brève rétrospective du révisionnisme ancien :

1848 – Publication du «Manifeste du Parti communiste» par Marx et Engels : résumé de leurs principales théories : (1) lutte de classe, moteur de l’histoire; (2) internationalisme prolétarien; (3) le passage d’un mode de production à un mode supérieur; (4) inéluctabilité de la révolution socialiste; (5) plus-value; etc.

Toute leur vie, Marx et Engels approfondiront leurs analyses scientifiques. En 1852, par exemple, Marx utilise pour la première fois l’expression «dictature du prolétariat», dans sa célèbre lettre à Weydemeyer.

En résumé, trois principes cardinaux séparent nettement les marxistes des révisionnistes :

(1) la voie révolutionnaire vers le socialisme; (2) la dictature du prolétariat; et (3) la confiscation des moyens de production d’entre les mains des capitalistes et la construction de l’économie socialiste.

Marx et Engels terminent le Manifeste par ces mots : «Les communistes ne s’abaissent pas à dissimuler leurs opinions et leurs projets. Ils proclament ouvertement que leurs buts ne peuvent être atteints que par le renversement violent de tout l’ordre social passé. Que les classes dirigeantes tremblent à l’idée d’une révolution communiste! Les prolétaires n’y ont rien à perdre que leurs chaînes. Ils ont un monde à gagner. Prolétaires de tous les pays, unissez-vous!»

Nous, communistes, devons proclamer ouvertement nos buts! Soulignons que la répression sanglante par l’État bourgeois contre les communistes, d’une barbarie sans borne (régimes fascistes en Afrique, en Amérique latine, en Asie), vise justement à interdire la diffusion du marxisme. Et les soi-disant "marxistes-léninistes" qui se taisent, dissimulent leur opinions, diffusent des idées révisionnistes, même dans les pays où ils pourraient parler et écrire librement, sont, en fait des traîtres et des contre-révolutionnaires.

Vers 1850, le marxisme :

(1) se propage rapidement dans le mouvement ouvrier et socialiste; (2) suscite une répression féroce de l’État bourgeois;

(3) soulève l’opposition de personnes et de mouvements qui rejettent le marxisme. Une lutte entre deux lignes se développe entre les marxistes et les réformistes.

Trois dirigeants représentants du révisionnisme - Dürhing, Bernstein et Kautsky :

Les révisionnistes Bernstein, Dühring, Jaurès et d’autres critiquent les théories de Marx sur la transition du capitalisme au socialisme. Prétendant défendre le socialisme, la démocratie, le progrès social, la paix, les révisionnistes proposent des réformes du système capitalisme et la collaboration de classe au lieu de la révolution socialiste. Ils affirment que cette transition ne doit pas nécessairement passer par une révolution violente et que le passage au socialisme peut se faire de manière progressive à travers d’élections, de réformes graduelles du système capitaliste, des conditions économiques et sociales, que le mouvement ouvrier et syndical doit se limiter à la lutte pour des améliorations des conditions de travail et de vie des travailleurs.

Eugen Dürhing (1833-1921) - De 1871 à 1875, Dürhing se vante de vouloir réformer le marxisme, et organise un groupe sectaire regroupant Bebel, Bernstein et d’autres. Répondant aux thèses de Düring, entre 1877 et 1878 Engels publie l’«Anti-Dürhing». Il écrit : «Le prolétariat s’empare du pouvoir d’État et transforme les moyens de production d’abord en propriété d’État». [C-159]. Lénine écrira : «L’«Anti-Dürhing» est une œuvre maîtresse du marxisme; il constitue une puissante arme idéologique pour combattre l’opportunisme de droite comme de gauche. Tout comme le Manifeste du Parti communiste, c’est un livre de chevet de tout ouvrier conscient.» [C-157]

«Édouard Bernstein (1850-1932) – Représentant du révisionnisme, de l’opportunisme, un des chefs de la social-démocratie réformiste allemande. Il niait les thèses fondamentales du marxisme et les dénaturait sous prétexte de les réviser. Il se prononçait contre la théorie marxiste de la lutte de classe, contre la doctrine de la fin inéluctable du capitalisme, contre la théorie de la révolution socialiste et de la dictature du prolétariat. Rejetant le socialisme, but final du prolétariat, qu’il prétendait «indéterminé», considérant que la tâche du le mouvement ouvrier se réduit à la lutte pour les réformes dont le but est d’«améliorer» la situation économique des ouvriers sous le capitalisme, Bernstein a émis cette formule opportuniste : «Le mouvement est tout, le but final n’est rien.» Lénine a dit que cette «maxime» de Bernstein exprime on ne peut mieux la nature du révisionnisme : «définir sa conduite d’une circonstance à l’autre, s’adapter aux événements du jour» en oubliant les intérêts vitaux du prolétariat, sacrifier ceux-ci à des avantages éphémères, réels ou supposés (…)» Lénine explique que l’aristocratie ouvrière a été le support du bersteinisme. [A-44]

«Karl Kautsky (1854-1938) - Social-démocrate allemand, renégat, ennemi de la dictature du prolétariat et du marxisme. «Kautsky, la plus grande autorité de la IIe Internationale, offre l’exemple éminemment typique et éclatant de la façon dont la reconnaissance verbale du marxisme a abouti en fait à le transformer (…) en une doctrine bourgeoise libérale qui admet pour le prolétariat la lutte "de classe" non révolutionnaire (…) il niait la nécessité de détruire la ma-chine d’État bourgeoise et d’instaurer la dictature du prolétariat (…). Lénine a dénoncé la théorie antimarxiste de l’"ultra-impérialisme" [aa : l’impérialisme serait un jour international et il n’y aurait plus de guerres entre puissances impérialistes, toutes unies en un seul "ultra-impérialisme"] [A-287]

Pourtant, dans le monde entier, la classe ouvrière lutte de manière de plus en plus violente contre les crises, contre l’exploitation féroce des travailleurs et l’oppression économique, politique et sociale de l’État, contre les guerres.

1871 – Commune de Paris. La guerre entre la France et la Prusse, et la misère provoquent la révolution du prolétariat de Paris contre la bourgeoisie française. La Commune de Paris est première révolu-tion socialiste dans laquelle le prolétariat créera le premier État so-cialiste au monde. Cet État socialiste ne durera que 3 mois et sera écrasé dans le sang par l’armée de l’État bourgeois, mais il devien-dra, pour les communistes, le modèle de l’État socialiste. La chute de la Commune et la mort de Marx entrainent la dissolution de la 1ère Internationale.

1889 - Fondation à Paris de la 2ème Internationale (1889–1916), constituée de partis socialistes et du travail (des délégations de 20 pays participent à la fondation) pour continuer le travail de la 1ère Internationale, avec la participation d’Engels. Elle exclut les mouvements et syndicats anarcho-syndicalistes. Les partis social-démocrates croîtront en nombre et en importance au sein du mouvement ouvrier et populaire. Les partis membres, surtout la social-démocratie allemande, regrouperont des milliers de membres et d’organisations ouvrières et socialistes. La lutte entre deux lignes se poursuit entre marxistes et réformistes. La tendance au réformisme, à l’électoralisme (Millerand), à la collaboration de classe se développe.

Le marxisme-léninisme – De la Révolution d’Octobre à la mort de Staline :1893 - En Russie, Lénine commence à unifier les organisations marxistes. Le Parti ouvrier social-démocrate de Russie (POSDR), membre de la 2ème Internationale, est fondé. Lénine lutte systématiquement contre toutes les positions antimarxistes (populistes, terroristes, réformistes, "marxistes-légaux", etc.)

1900 - Fondation de l’Iskra par Lénine . Journal de diffusion du marxisme, d’organisation de la classe ouvrière, d’unification idéolo-gique, politique et organisationnelle.

1902 - Lénine publie «Que faire?», dans lequel (1) il critique systématiquement l’économisme et le bernsteinisme; (2) il présente les principes idéologiques fondamentaux et un plan complet pour la construction d’un parti révolutionnaire prolétarien de type nouveau.

1903 - Lénine, au 2ème Congrès du POSDR, propose un programme (maximal et minimal) fermement marxiste (révolutionnaire prolétarien, pour la révolution, la dictature du prolétariat, la confiscation des moyens de production et l’édification du socialisme). Les membres votent en majorité pour le programme de Lénine. Le parti est divisé en 2 fractions : les révolutionnaires qui ont voté pour le programme de Lénine (majoritaires, «bolcheviks» en russe), et les réformistes (minoritaires, «mencheviks» en russe).

1904 - Karl Kautsky, grand théoricien marxiste de la 2e Internatio-nale, devenu révisionniste, s’oppose à Lénine.

1912 - Lénine et les bolcheviks se constituent en Parti marxiste indépendant, débarrassé des mencheviks et des trotskistes, capable de préparer le prolétariat à renverser la bourgeoisie et à instaurer le socialisme.

L’impérialisme, stade suprême du capitalisme et la 1ère Guerre mondiale : Depuis la transformation du capitalisme en impérialisme (fusion du capital industriel et bancaire, vers 1890) l’agressivité des puissances impérialistes et la lutte pour le repartage du monde s’intensifie. Elle conduira aux préparatifs de guerre et à la 1ère Guerre mondiale. Les social-démocrates révisionnistes, Kautsky en tête, trahiront la classe ouvrière et se rangeront avec leur propre bourgeoisie en votant des budgets pour la guerre.

Au lieu de dénoncer la guerre et lancer un appel à la révolution pour empêcher la guerre. Lénine dénoncera la trahison des social-démocrates, autrefois marxistes.

1914 - La 1ère Guerre mondiale éclate, immense boucherie des puissances impérialistes pour les profits.

1917 - Lénine, à la tête du parti bolchevik, qui a mobilisé l’avant-garde du prolétariat et les alliés au sein du peuple, donne l’ordre de déclencher la révolution. La Révolution d’Octobre instaure la dictature du prolétariat, confisquera les moyens de production et commencera l’édification de l’économie et de la société socialiste. Le marxisme, appliqué correctement par Lénine, a triomphé. Les marxistes conséquents adoptent le marxisme-léninisme.

Après la mort de Lénine (1924), Staline appliquera le marxisme-léninisme et en développera le contenu et la justesse en entreprenant la phase véritablement socialiste de construction de l’URSS.